Part.3 - Jevohn Shepherd: Du Terrain Jusqu'au Front Office

November 3, 2021

Par Alex Lough

Troisième Partie: La Croissance du Basketball


Bien qu'il espère construire une franchise prospère à Ottawa, Jevohn Shepherd est conscient que ce n'est qu'une petite partie de l'objectif global. La CEBL s'est engagée à développer le basketball à travers le Canada. Cela signifie que c’est la responsabilité de chaque franchise de faire croître le basketball dans sa communauté respective, et gagner le championnat n'est qu'une partie de cet objectif. Fondamentalement, le succès de l'équipe et de la ligue ne peut être mesuré que par l'impact qu'ils ont sur le basketball canadien dans son ensemble.


Pour Shepherd, cela ne représente qu'une nouvelle série de défis qu'il a hâte de relever jour après jour. Pour sa part, il est simplement heureux de pouvoir jouer un rôle dans quelque chose auquel il croit vraiment, et d'être aux premières loges pour voir ce qu'il s’attend de la ligue dans les années à venir.


« Expansion, croissance, progression, tout cela », a déclaré Shepherd à propos de ce que les fans peuvent s’attendre de la CEBL. « Le commissaire Mike Morreale a tellement d'idées pour faire grandir ce sport, supporter les joueurs et à continuer à développer ce sport au Canada. Et je pense qu'ils sont sur la bonne voie avec le plan qu'ils ont établi... Il y a tellement d'options et de variables et la ligue va continuer à se développer. »


« Je suis excité d'un point de vue égoïste, juste pour en faire partie. Je suis GM dans une ligue professionnelle ! Qui aurait pensé que cela arriverait un an après avoir raccroché mes chaussures et acquis toutes les expériences que j'ai pu avoir ? Cela m'a permis de faire partie de conversations que je n'aurais peut-être pas eues auparavant. Le simple fait d'être dans ces salles et d'apprendre, je suis excité! »


La CEBL cherche à bâtir à partir de l'explosion de popularité du basketball au Canada au cours de la dernière décennie. La croissance du jeu dans ce pays est déjà apparue au plus haut niveau. Lors de la soirée d'ouverture de la saison 2020-2021 de la NBA, on comptait un nombre record de 17 joueurs canadiens sur les listes. Même si cela ne semble pas beaucoup, le Canada était le deuxième pays le plus représenté derrière les États-Unis. Pour cette saison, ce nombre est passé à 18 - 22 si l'on compte les joueurs sous contrat à double sens. Et c'est sans compter tout le travail que les Canadiens accomplissent dans les ligues supérieures à l'étranger et en Amérique du Sud.


Si les joueurs sont prompts à recevoir les honneurs qu'ils méritent, Shepherd veut s'assurer que le personnel de soutien en coulisses reçoive lui aussi son dû. À son avis, ils sont tout aussi responsables du succès que le Canada a connu sur le terrain au cours de la dernière décennie.


« Je pense que les entraîneurs ne sont pas assez reconnus », a déclaré Shepherd. « Ils jouent un rôle important dans le développement de ces joueurs, et les entraîneurs au niveau développement sont maintenant beaucoup plus compétents, ils comprennent beaucoup mieux comment amener les joueurs au niveau suivant et au niveau professionnel. Vous avez des hommes et des femmes qui sont d'anciens joueurs qui reviennent. D'anciens entraîneurs de haut niveau reviennent et s'investissent dans la communauté. Quand j'y pense et que je regarde vers l'avenir, je dois féliciter tous les entraîneurs et le personnel de soutien.


« Je me souviens que lorsque j'étais dans cette situation, nous avions des entraîneurs et des entraîneurs de développement qui pouvaient vous amener à un certain niveau, mais ils n'avaient jamais connu l’expérience dont les joueurs aspiraient. La situation ne peut que s'améliorer, car nous avons maintenant une abondance de joueurs dans la NBA. Lorsqu'ils commenceront à prendre leur retraite, à rentrer chez eux et à injecter leurs connaissances et ce qu'ils ont vécu dans la communauté, alors vous aurez une autre vague de talents qui viendra et qui en saura plus, qui comprendra plus, qui aura plus d'accès aux ressources que jamais auparavant."


La CEBL continuera à faire sa part pour développer le jeu en donnant aux joueurs et aux entraîneurs canadiens une plateforme pour présenter leur talent au plus haut niveau. Pour Shepherd, c'est en partie ce qui rend la formation de son effectif si excitante.


La CEBL se distingue par le fait qu'elle se déroule pendant l'été, à l'opposé de la période où la plupart des autres ligues fonctionnent. Comme Shepherd l'a appris au cours de sa première année, cela signifie que les dépisteurs doivent repérer les talents tout au long de l'année, puis composer une équipe qui convient non seulement du point de vue du personnel, mais aussi du point de vue logistique.


Il existe un certain nombre de ligues professionnelles dans le monde dont le calendrier entre en conflit avec le début et la fin de la saison de la CEBL. Cela signifie que Shepherd et les autres directeurs généraux de la ligue doivent peser le pour et le contre de l'ajout de ces joueurs à leur liste.


Pour Shepherd, c'est une raison de plus d'investir dans les talents locaux. Comme 70% de l'effectif doit être canadien, celui qui est capable d'attirer les meilleurs talents du nord de la frontière a forcément un avantage sur le reste de la ligue. C'est pourquoi il accorde une telle importance au repérage et au développement des joueurs canadiens. Et cela commence par les liens que la CEBL a établis au niveau universitaire.


« Je pense qu'il faut absolument garder un œil sur le pool de joueurs canadiens, et qu'ils seront de plus en plus importants au fil des années », note Shepherd. « Je pense que les joueurs U SPORTS vont être très importants au fur et à mesure que la ligue va grandir, parce que le pool de joueurs canadiens devient un peu plus dilué après l’ajout de deux équipes supplémentaires cette année. Cela représente essentiellement deux ou trois Canadiens sur chaque alignement qui partiront vers d'autres équipes. Les Canadiens deviennent encore plus importants. »


En ce qui concerne Shepherd, tout cela fait partie de ce qui rend le métier de directeur général si excitant. Les hauts et les bas, les épreuves et les tribulations, et les changements de dernière minute font tous partie de la description du poste. C'est un travail que seules quelques personnes sont capables de faire, mais les BlackJacks sont heureux que l'équipe soit entre les mains de Shepherd. Soyez assurés que ce sentiment est partagé.


« Dans l'ensemble, c'était une expérience formidable, que je n'échangerais pour rien au monde. »


Lire la première partie ici.

Lire la deuxième partie ici.